Le passé simple

Exercice 1 Verbes du 1er groupe
Exercice 2 Verbes du 2ème groupe
Exercice 3 Verbes du 3ème groupe en -u-
Exercice 4 Verbes du 3ème groupe en -in-
Exercice 5 Verbe être
Exercice 6 Ne pas confondre le passé simple avec d'autres temps
Exercice 7 Conjuguer des verbes au passé simple
Exercice 8 Compléter une nouvelle de Maupassant

Conjuguer au passé simple

Guy de Maupassant "Voyage de santé".
Texte publié dans Le Petit Journal du 18 avril 1886.

M. Panard était un homme prudent qui avait peur de tout dans la vie. Il avait peur des tuiles, des chutes, des fiacres, des chemins de fer, de tous les accidents possibles, mais surtout des maladies.
Il avait compris, avec une extrême prévoyance, combien notre existence est menacée sans cesse par tout ce qui nous entoure. La vue d'une marche le faisait penser aux entorses, aux bras et aux jambes cassés, la vue d'une vitre aux affreuses blessures par le verre, la vue d'un chat, aux yeux crevés ; et il vivait avec une prudence méticuleuse, une prudence réfléchie, patiente, complète.
Il disait à sa femme, une brave femme qui se prêtait à ses manies : "Songe, ma bonne, comme il faut peu de chose pour estropier ou pour détruire un homme. C'est effrayant d'y penser. On sort bien portant ; on traverse une rue, une voiture arrive et vous passe dessus ; ou bien on s'arrête cinq minutes sous une porte cochère à causer avec un ami ; et on ne sent pas un petit courant d'air qui vous glisse le long du dos et vous flanque une fluxion de poitrine. Et cela suffit. C'en est fait de vous."
Il s’intéressait d'une façon particulière à l'article Santé publique, dans les journaux, connaissait le chiffre normal des morts en temps ordinaire, suivant les saisons, la marche et les caprices des épidémies, leurs symptômes, leur durée probable, la manière de les prévenir, de les arrêter, de les soigner. Il possédait une bibliothèque médicale de tous les ouvrages relatifs aux traitements mis à la portée du public par les médecins vulgarisateurs et pratiques.
Il croyait à Raspail, à l'homéopathie, à la médecine dosimétrique, à la métallothérapie, à l'électricité, au massage, à tous les systèmes qu'on suppose infaillibles, pendant six mois, contre tous les maux. Aujourd'hui, il revenait un peu de sa confiance, et il pensait avec sagesse que le meilleur moyen d'éviter les maladies consiste à les fuir.
Or, vers le commencement de l'hiver dernier, M. Panard (apprendre) par son journal que Paris subissait une légère épidémie de fièvre typhoïde : une inquiétude aussitôt (l'envahir), qui (devenir), en peu de temps, une obsession. Il (acheter), chaque matin, deux ou trois feuilles pour faire une moyenne avec leurs renseignements contradictoires ; et il (être) bien vite convaincu que son quartier était particulièrement éprouvé.
Alors il (aller) voir son médecin pour lui demander conseil. Que devait-il faire ? rester ou s'en aller ? Sur les réponses évasives du docteur, M. Panard (conclure) qu'il y avait danger et il (se résoudre) au départ. Il (rentrer) donc pour délibérer avec sa femme. Où iraient-ils ? Il (demander) :
"Penses-tu, ma bonne, que Pau soit ce qu'il nous faut ?"
Elle (avoir) envie de voir Nice et (répondre) :
"On prétend qu'il y fait assez froid, à cause du voisinage des Pyrénées. Cannes doit être plus sain, puisque les princes d'Orléans y vont."
Ce raisonnement (convaincre) son mari. Il (hésiter) encore un peu, cependant.
"Oui, mais la Méditerranée a le choléra depuis deux ans.
- Ah ! mon ami, il n'y est jamais pendant l'hiver. Songe que le monde entier se donne rendez-vous sur cette côte.
- Ça, c'est vrai. Dans tous les cas, emporte des désinfectants et prends soin de faire compléter ma pharmacie de voyage."
Ils (partir) un lundi matin. En arrivant à la gare, Mme Panard (remettre) à son mari sa valise personnelle :
"Tiens, dit-elle, voilà tes affaires de santé bien en ordre.
- Merci, ma bonne."
Et ils (monter) dans le train.
Les conjugaisons