La graphie des sons ai ouvert et é fermé
à la fin d'un verbe

[e]
Règle 6 : Après une préposition (à, de, par, pour, sans) , le verbe est à l'infinitif (en -er pour les verbes du 1er groupe).
Règle 7 : Après les auxiliaires "être" et "avoir" le verbe est au participe passé ( en -é pour les verbes du 1er groupe).
Règle 8 : Si un verbe se termine par le son [e], il peut être mis au présent car il est conjugué à l'imparfait (-ais, -ais, -ait, -aient) ou au passé simple (-ai).
Règle 9 : On peut remplacer un verbe qui finit par le son [e/e] par un verbe du 3e groupe : vendre/chanter, vendu/chanté, vendait/chantait.

Des exercices

Comblez les trous par
é, ée, és, er, ez, ais, ait ou aient

Il fut tir du sommeil par la sonnerie du réveil, mais resta couch un bon moment après l'avoir fait taire, à repass une dernière fois les plans qu'il av établis pour une escroquerie dans la journée et un assassinat le soir.
Il n'av néglig aucun détail, c'ét une simple récapitulation finale. À vingt heures quarante-six, il serait libre, dans tous les sens du mot. Il av fix le moment parce que c'ét son quarantième anniversaire et que c'ét l'heure exacte où il était n. Sa mère, passionn d'astrologie, lui av souvent rappel la minute précise de sa naissance. Lui-même n'ét pas superstitieux, mais cela flatt son sens de l'humour de commenc sa vie à quarante ans, à une minute près.
De toutes façons, le temps travaill contre lui. Homme de loi spécialis dans les affaires immobilières, il voy de très grosses sommes pass entre ses mains ; une partie de ces sommes y rest. Un an auparavant, il av "emprunt" cinq mille dollars, pour les plac dans une affaire sûre, qui all doubl ou tripl la mise, mais où il en perdit la totalité. Il "emprunta" un nouveau capital, pour diverses spéculations, et pour rattrap sa perte initiale. Il av maintenant environ trente mille dollars de retard, le trou ne pouv guère être dissimul désormais plus de quelques mois et il n'y av pas le moindre espoir de le combl en si peu de temps. Il av donc résolu de réalis le maximum en argent liquide sans éveill les soupçons, en vendant diverses propriétés. Dans l'après-midi il disposerait de plus de cent mille dollars, plus qu'il ne lui en fallait jusqu'à la fin de ses jours.
Et jamais il ne serait pris. Son départ, sa destination, sa nouvelle identité, tout était prévu et fignol, il n'avait néglig aucun détail. Il y travaill depuis des mois.
Sa décision de tu sa femme, il l'av prise un peu après coup. Le mobile ét simple : il la détest. Mais c'est seulement après avoir pris la résolution de ne jamais all en prison, de se suicid s'il ét pris, que l'idée lui ét venue : puisque de toutes façons il mourrait s'il ét pris, il n'av rien à perdre en laissant derrière lui une femme morte au lieu d'une femme en vie.
Il av eu beaucoup de mal à ne pas éclat de rire devant l'opportunité du cadeau d'anniversaire qu'elle lui av fait (la veille, avec vingt-quatre heures d'avance) : une belle valise neuve. Elle l'av aussi amen à accept de fêt son anniversaire en allant dîn en ville, à sept heures. Elle ne se dout pas de ce qu'il av prépar pour continu la soirée de fête. Il la ramènerait à la maison avant vingt heures quarante-six et satisferait son goût pour les choses bien faites en se rendant veuf à la minute précise. Il y av aussi un avantage pratique à la laiss morte : s'il l'abandonn vivante et endormie, elle comprendrait ce qui s'ét pass et alerterait la police en constatant, au matin, qu'il ét parti. S'il la laiss morte, le cadavre ne serait pas trouv avant deux et peut-être trois jours, ce qui lui assurerait une avance bien plus confortable.
À son bureau, tout se passa à merveille ; quand l'heure fut venue d'all retrouv sa femme, tout était par. Mais elle traîna devant les cocktails et traîna encore au restaurant ; il en vint à se demand avec inquiétude s'il arriverait à la ramen à la maison avant vingt heures quarante-six. C'ét ridicule, il le sav bien, mais il av fini par attach une grande importance au fait qu'il voul être libre à ce moment-là et non une minute avant ou une minute après. Il gard l'œil sur sa montre.
Attendre d'être entr dans la maison l'aurait mis en retard de trente secondes. Mais sur le porche, dans l'obscurité, il n'y av aucun danger ; il ne risqu rien, pas plus qu'à l'intérieur de la maison. Il abattit la matraque de toutes ses forces, pendant qu'elle attend qu'il sorte sa clé pour ouvrir la porte. Il la rattrapa avant qu'elle ne tombe et parvint à la maintenir debout, tout en ouvrant la porte de l'autre main et en la refermant de l'intérieur.
Il posa alors le doigt sur l'interrupteur et une lumière jaunâtre envahit la pièce. Avant qu'ils aient pu voir que sa femme ét morte et qu'il mainten le cadavre d'un bras, tous les invités à la soirée d'anniversaire hurlèrent d'une seule voix : " Surprise ! "
Fredrick Brown, Fantômes et farfafouilles, Ed. Denoël, 1963.
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